Le Pandour et son histoire

Cette recherche historique nous a permis de mieux connaître ce bateau. Elle est un peu longue mais cela évite un zapping forcené... et puis c'est tellement intéressant... :-)

Ce fut tout d'abord la naissance du plan d'un bateau de travail comme il y en eut de nombreux au début du siècle passé. Plan établi en 1903 par Mr Mitre du chantier Daniel & Mitre établit non loin de la tour Solidor à St-Malo (St-Servan )

Après des recherches entreprises par les propriétaires successifs il est établi que la construction fut entreprise en 1931  pour ce qui allait devenir un bateau de pêche baptisé " Denise " et qui servirait à la pèche en Bretagne nord et plus particulièrement en baie de St-Malo où il semble qu'il ait passé la majeure partie de son existence.

De par ses spécifications c'est d'un " Maquerautier " dont il s'agit,ses dimensions étaient celles d'aujourd'hui .

Longueur de signalement : 7.40 m

Plus grande largueur : 2.35 m

Volume de la coque 3.78 tonneaux

Jauge brute : 3.78 tonneaux

Mât : 1

Pont : 1

Moteur : ? vraisemblablement sans moteur à l'époque ... :-)

 Après avoir rempli son office dans cette tâche, il a été, comme de nombreux bateaux de travail dans années 60 à 70, délaissé au profit d'une unité plus moderne à moins que ce ne soit dû à la cessation d'activité de son propriétaire du moment.

Et là une première chance, il est acquis par Mr Martial Roullois de St Malo ...qui devint Commodore des Olds Gaffers vieux gréements de France, qui bien que ce ne soit pas du tout répandu à l'époque, le débaptise. La " Denise " devient .." Le Tocson " puis le transforme en bateau de plaisance. Il modifie notamment le gréement et dote son embarcation d'un mât de 8 m au-dessus du pont. Avec celui-ci il va participer activement à des régates de vieux gréements .... En outre lors de son aménagement et pour d'obscures raisons de taxes, d'assurances ou de jauge trop élevées à partir de 7 m Mr Roullois le coupe à 6.96 m !!! en lui racoucissant la voûte  ce qui devait lui faire une ...mini-jupe.. :-)

Pour des raisons d'ordre personnel Mr Roullois doit s'en séparer et bien que l'étambot fasse de l'eau.. Mr Turpin s'y intéresse et l'achète. Commence alors une longue traversée du désert pour la malheureuse " Denise ". Mr Turpin tente vainement de refaire un étambot neuf au lieu de réparer l'ancien. Les années passent puis vers 1978, toujours sans étambot, Mr Lemoine qui tient à l'époque un chantier naval à Pleurtuit s'en va charger délicatement cette demoiselle mourante pour l'emmener chez Mr Turpin de Pleurtuit également, qui a décidé cette fois d'utiliser la coque comme gabarit pour en faire un moule qui va servir  à en faire la copie conforme et aux côtes d'origine en polyester..... ce qui transforma l'essai si l'on peut dire, en lui donnant une coque superbe et d'une solidité.... certaine... au vu des carrotages effectués pour le percement des divers hublots ou passe-coque , et surtout une facilité d'entretien non négligable. Travail de titan, revers de fortune, cahin-caha, c'est en 1983 qu'une unité avec coque en polyester et pont, cockpit et gréement antérieur ayant retrouvé ses côtes de naissance, propulsé par un moteur Baudoin à essence qu'il est homologué sous le nom de " Gwendoline " 

Il semble que Mr Turpin n'ait pas navigué avec son bateau. L'avenir nous apprendra peut-être pourquoi... ? (grâce a ce site.. ?? )

Trois ans plus tard, en 1986, nouveau changement : Mr et Mme Briand de La Richardais , acquièrent la Gwendoline pour en faire leur " Peregrine II " . Ce couple de dentistes refera l'intérieur et devra changer le moteur. Sur les conseils de Mr Lemoine, un Perkins 40 ch , diesel sera installé. Après quelques années, les Briand's préfèreront le cheval à la voile et remettront leur bateau aux bons soins de Mr Lemoine à la Richardais maintenant, avec pour tâche de le vendre.

Brest 92 arrive... La "Gwendoline " dépérit mais surtout la " Denise" enrage de ne pouvoir participer à cette fête du siècle. Il faut absolument faire quelque chose... allumer des balises....lancer des fusées, n'importe quoi mais agir.. !!

L'effervescence gagne Douarnenez ou 2 Suisses se promènent sur le port Rhu. Emerveillés par tous ces bateaux, ils sont même invités sur le célèbre " Stormyweather " de Paul Adams... Longtemps après leur retour au port, des milliers de petites lumières brilleront encore dans leurs yeux. A quelques temps de là , un petit article parut dans les annonces du Chasse-Marée, titille la curiosité naturelle de "l'Abbé Maillet", sauveteur émérite sur le Lac Léman et vice-président de la société de Sauvetage de Rolle, passionné de vieux bateaux. Ni une ni deux, téléphone, questions, réflexions, rappel photos .... c'est vrai que sa première expérience d'un bateau en bois n'avait pour le moins pas été des plus concluantes mais celui-ci a une coque en fibre de verre... donc 2 billets pour St-Malo  et un peu plus tard devant la "Denise -Gwendoline-Peregrine II " beaucoup de questions... heureusement que les espars étaient rangés au sec et qu'ils n'ont pas vu le paquet de cordages, sinon... ils y seraient encore.. ;-) à s'en poser des questions...

La "Denise"  doit se dire j'va pouvoir aller prendre ma r'traite en Suisse à ct'heur... et puis ces doux rêveurs ont l'air bien sympatiques avec leur accent...

En juillet 1996 c'est officiel elle change encore de mains.

Elle va donc connaître les eaux du Lac Léman, ses vagues ..trop courtes... où elle va planter son bout dehors qui va devenir son bout dans l'eau .. :-) ses airs inconstants et capricieux qui viennent de partout et nulle part... un long apprentissage. Ainsi que ne nombreux travaux , peinture, bâches, nouvelles voiles, et divers aménagements....

Bien évidemment ses nouveaux armateurs... le rebaptisèrent... et ravie, elle fait la midinette quand, dans les règles de l'art, elle est présentée à tous et quand après six coups de canon tirés dans le sillage et une brève oraison, on  lui donne son nouveau nom " Le Pandour " .... mais qu'est ce que celà peut bien vouloir dire...? de vagues souvenirs rattachent ce mot aux adjectifs suivants : farceur, énergumène pourvu d'une énergie propre lui servant principalement à faire tout un tas de choses plus amusantes les unes que les autres et surtout qui n'en fait qu'à sa tête.... et c'est principalement pour cette raison qu'il fut ainsi rebaptisé; car si en navigation il filait droit si l'on peut dire, s'en était bien autrement lors des manoeuvres de port où il allait vraiment n'importe où ...surtout au début... Ensuite avec l'habitude, un semblant de maîtrise, permis de le ré-amarrer à sa place à chaque fois mais le nom lui est resté .D'ailleurs voici la définition qui lui valut son nouveau nom :

Pandour Vaurien, scélerat. Personnellement je resterais plus modéré en souvenir des fois ou mon père me disait: Si tu continues à faire le pendour sur ta chaise, tu ne t'étonneras pas de te retrouver par-terre

celle-ci vient d'un dictionnaire très amusant que je vous invite à visiter

http://www.topio.ch/dico.html

 

En complément une petite recherche sur le net nous a permis de faire quelques découvertes et non des moindres.. sur le mot " Pandour " voici donc quelques liens.

Voici un Côtre ayant quelques traits de ressemblance avec le Pandour, ne trouvez vous pas ? son grand-Oncle peut-être..?

http://www.mauritius-island.com/comajora/text3.htm

et vous pouvez même vous en porter acquéreur il est à vendre !!!! sur le site suivant :

http://www.white-sails.com.au/fr/cotrefr.htm#AcheteCotre

Un autre lien nous informe que :

1815 Napoléon 1er s'arrête au relais de poste tenu par le nommé Cordelle dit Pandour pour aller à Waterloo.

 

Une poésie " Ballade " de Paul Verlaine

J'allais par les chemins en troubadour,
Chantant, ballant, sans craindre ce pandour
Qui vous saute à la gorge et vous découd

http://www.toutelapoesie.com/poemes/verlaine/amour/ballade1.htm

Décidement il n'a point l'air de bonne compagnie celui-ci... :-) d'ailleurs on en trouve également la définition suivante :

Pandour : soldat d'infanterie hongrois (au figuré : pillard)

Pandour de Trenk (Hussards irréguliers).

 

Chapitres de l'histoire - Astrid Hofmanova
François Trenck
 

Pandour redouté, aventurier, amateur des duels, buveur, joueur de cartes passionné, mais aussi bon commandant et stratège, homme parlant sept langues étrangères, auteur de ses propres mémoires, compositeur et violoniste - c'est le baron François Trenck, né, il y a 292 ans, le 1er janvier 1711, et mort trente-huit ans plus tard dans la prison de la forteresse de Spilberk à Brno. Le baron Trenck est enterré dans la crypte du couvent des Capucins de Brno. Voici donc la vie du baron Trenck accompagnée de la visite de la crypte où il repose.

Pour la suite voir le site :    http://design.radio.cz/print/fr/12418

 

Bien évidemment on lui trouve aussi un lien avec le jeu.. cela ne m'étonne pas vraiment....

Comme les autres anciens jeux de cartes, ils ont été supplantés par le yass et ne se sont maintenus que dans quelques régions (les Grisons, le Valais). Ils connaissent toutefois un regain de popularité en Suisse romande sous l'influence de la France. Venu de Hollande, le yass (de jos, paysan) a été introduit dans notre pays par des soldats du service étranger; il est attesté pour la première fois en 1796 à Siblingen (SH). Au XIXe s., le yass devint le jeu de cartes le plus populaire en Suisse, avec plus de cinquante variantes (chibre, pandour, etc.). Il est actuellement répandu dans l'ensemble de la Suisse et dans toutes les couches de la population.

La suite : http://www.snl.ch/dhs/externe/protect/textes/F27460.html

 

Voici donc un petit historique qui nous montre que le nom de "Pandour" lui sied à merveille raison pour laquelle nous l'avons gardé.... :-)) et son histoire continue maintenant en page Infos .. :-)

 

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